Pourquoi l'œil pleure?
Œil qui pleure la nuit, tout seul, au froid... Avoir un oeil qui pleure de manière ponctuelle est fréquent mais quand le larmoiement devient régulier et/ou continue, il est important de consulter car les causes peuvent être sérieuses.
Différentes causes peuvent expliquer des larmoiements gênants :
- Une hypersécrétion de la glande lacrymale liée à une sécheresse oculaire : c'est ce que l'on appelle le "larmoiement paradoxal".
- Une hypersécrétion liée à une pathologie cornéenne (kératite, abcès) ou de la conjonctive (conjonctivite bactérienne, virale ou allergique).
- Un défaut d'élimination des larmes : il s'agit alors d'une sténose ou occlusion des voies lacrymales naturelles (points lacrymaux, canalicules inférieurs et supérieurs, canal d'union, canal lacrymo-nasal).
Une inflammation du sac lacrymal de l'œil, ou dacryocystite provoque des larmoiements nombreux et persistants, comme lors d'un gros rhume ou d'une sinusite. Cela concerne en général des personnes de plus de 70 ans.
Les yeux pleurent car ils doivent être régulièrement hydratés : il s'agit d'un phénomène naturel de défense et de lubrification de l'œil, assurant son bon fonctionnement. Le larmoiement est considéré comme anormal lorsqu'il devient gênant au quotidien.
En outre, des symptômes doivent alerter et conduire à consulter un ophtalmologue :
- Une sécheresse oculaire s'accompagne de picotement
- Les kératites s'accompagnent d'une baisse d'acuité visuelle, d'une douleur et d'une rougeur conjonctivale.
- Les conjonctivites s'accompagnent de prurit, d'une sensation de corps étranger, et d'une rougeur oculaire.
- Les larmoiements par sténose des voies lacrymales ne s'accompagnent normalement pas d'autres signes.
L'œil qui pleure la nuit est le plus souvent causé par une sécheresse oculaire : on se réveille avec la désagréable sensation d'avoir les paupières collées et avec une gêne.
Sans autre symptôme, le larmoiement peut s'expliquer par un défaut d'élimination des larmes. Parfois, le système est perméable à l'exploration, mais ne draine pas convenablement les larmes. Dans ce cas, c'est la fonction qui est altérée, et non la structure. Ce phénomène est appelé épiphora.
Différentes causes peuvent expliquer un larmoiement accompagné d'un œil rouge, et tout particulièrement :
- Une
conjonctivite qui se caractérise par un œil rouge, un larmoiement avec des sécrétions matinales, une sensation de corps étranger, voire un prurit. Cette conjonctivite est le plus souvent
virale (elle est alors très contagieuse) mais elle peut être
bactérienne ou
allergique. Dans ce cas, il est recommandé de "consulter si les symptômes durent plus de 15 jours, s'il y a des
douleurs ou une
baisse d'acuité visuelle".
- Une kératite qui provoque une forte douleur (la cornée est 30 fois plus innervée que la pulpe dentaire), une photophobie, une baisse d'acuité visuelle. Les causes de cette kératite sont multiples : bactériennes (abcès), virales (herpès, zona, adénovirus), fongique et amibes (en particulier pour les porteurs de lentilles) ou encore traumatiques (doigt ou branche dans l'œil, brûlure chimique… ). Dans tous les cas, il convient de consulter rapidement.
Lorsque l'œil pleure et gratte, les picotements pourront orienter l'ophtalmologiste vers une sécheresse oculaire responsable d'une petite kératite ponctuée superficielle. La présence d'un prurit oculaire orientera le spécialiste vers une conjonctivite allergique quoiqu'elle puisse se voir dans tous les types de conjonctivites.
Œil qui pleure quand il fait froid :
Le froid, tout comme les gaz d'échappement, la fumée de cigarette, les courants d'air, ou un air ambiant sec peuvent provoquer une irritation et un larmoiement sans gravité.
Si le larmoiement est clair et sans douleur, il convient de consulter un ophtalmo, sans urgence, le diagnostic est posé avec l'examen clinique.
Dès qu'il y a des symptômes associés, il vaut mieux consulter plus rapidement.
Le traitement initial de la sécheresse oculaire repose sur les larmes artificielles.
Les autres traitements ne peuvent être envisagés qu'après avoir reçu l'avis d'un spécialiste.
- Le traitement des kératites repose sur les larmes artificielles, de la pommade cicatrisante à base de vitamine A, et s'il y une cause infectieuse, sur un traitement anti-infectieux adéquat.
- Le traitement des brûlures oculaires repose sur les traitements cités au dessus et auxquels on ajoute des corticoïdes topiques.
- Les conjonctivites virales se traitent par des lavages oculaires fréquents et des antiseptiques, les conjonctivites bactériennes par un antibiotique topique et les conjonctivites allergiques par des antihistaminiques ou corticoïdes topiques.
Mieux vaut ne pas jouer à l'apprenti médecin et se soigner soi-même. Il est ainsi préférable d'éviter les remèdes dits "naturels".
Souvent, quelques mesures très simples permettent de limiter voire de supprimer les larmoiements : limiter le temps passé devant les écrans, l'exposition au vent et au soleil en cas de sécheresse, à la fumée de cigarette, aux agents allergènes, etc..
L'hygiène et la prévention de la contamination doivent être de mise en cas de causes infectieuses (bactéries, virus ou champignons).
