Tout savoir sur le glaucome
Tout savoir sur le glaucome
Diagnostiquer tôt l’hypertonie oculaire et le glaucome
Le glaucome évolue longtemps silencieusement. Un bilan chez l’ophtalmologue permet de diagnostiquer une hypertonie oculaire et un glaucome avant l'apparition de la gêne visuelle. Plusieurs examens permettent de mesurer la pression intraoculaire et d’évaluer l’état du nerf optique.
Hypertonie oculaire et glaucome chronique, dépistage et symptômes
Le glaucome, dans sa forme chronique à angle ouvert, est une maladie fréquente qui se développe au début sans douleur ou tout autre signe. C’est pourquoi son diagnostic est souvent posé lors d’un examen ophtalmologique pour un autre motif (myopie, presbytie...)
Le glaucome peut également être diagnostiqué lors d'examens de suivi chez une personne présentant des facteurs de prédisposition.
Quand consulter ?
Je dois consulter un ophtalmologiste si je présente des facteurs de risque pour le glaucome tels que:
- j’ai plus de 40 ans
- un membre de ma famille souffre d’un glaucome
- je suis myope
- j'ai eu un problème oculaire : décollement de rétine opéré, uvéite, traumatisme oculaire, malformation oculaire
- j'ai la peau noire
- je prends des corticoïdes de façon prolongée.
Plus largement, à partir de 40 ans, il est conseillé de faire contrôler ses yeux régulièrement. Ceci permet de dépister deux maladies oculaires fréquentes : le glaucome et la DMLA.
N'oubliez pas de continuer à être suivi après 65 ans, même si vous ne constatez pas de difficulté particulière lors de la lecture ni de troubles de la vue lorsque vous regardez au loin.
Cependant des symptômes peuvent être révélateurs d’un glaucome déjà évolué :
- douleurs au niveau des yeux
- brouillard visuel intermittent
- baisse de la vision, notamment sur les côtés. La vision centrale est normale, mais elle est perturbée tout autour, comme si on regardait dans un tunnel.
Savoir repérer les signaux de malvoyance
Avant qu’une personne atteinte de glaucome ait pris conscience de sa maladie, certains signes de malvoyance peuvent alerter son entourage.
Soyez attentif à tout changement de comportement d’un de vos proches, surtout s’il est âgé :
- il a tendance à limiter ses activités, abandonnant même ses préoccupations favorites
- il ne regarde plus la télévision ou s’en rapproche de plus en plus
- il a une façon inhabituelle de regarder en face de lui en tournant la tête de côté
- il utilise les loupes ou les lunettes de son entourage et aucune ne lui convient
- il n’achète plus son journal, ne lit plus et ne cuisine plus
- il porte des vêtements tâchés sans s’en rendre compte alors qu’il était soigné auparavant
- il est devenu irritable et maladroit
- il a tendance à ne plus retrouver ses objets et ne reconnaît plus les personnes qu’il croise
- il ne sort plus ou ne prend plus sa voiture la nuit
- son attitude vis-à-vis de la lumière a changé : à l’intérieur, il n’allume plus les lampes et tire les rideaux ou au contraire il a besoin de lumière pour les activités de près tandis qu’à l’extérieur, il est souvent ébloui et porte des lunettes de soleil.
Il arrive qu’un diagnostic de dépression ou de maladie d’Alzheimer soit posé, à tort. La présence d’un ou de plusieurs de ces signes doit donc conduire à une consultation ophtalmologique.
Le diagnostic d’hypertonie oculaire et du glaucome
La recherche d'une hypertonie oculaire :
Quel que soit votre motif de consultation (hormis les cas où vous consultez en urgence pour conjonctivite, corps étranger superficiel de la cornée…) et surtout si vous avez des facteurs de risque de glaucome , votre ophtalmologue mesure votre pression intra-oculaire grâce à un tonomètre.
Normalement la pression intra-oculaire est de 15-16 mmHg. On parle d'hypertonie oculaire lorsque la pression est supérieure à 21 mmHG.
Le niveau de PIO (pression intra-oculaire) est un facteur de risque majeur de développement et de progression du glaucome.
La recherche d'un glaucome :
S’il suspecte un glaucome, l’ophtalmologue pratique un examen clinique et des explorations complémentaires. Il peut demander à un orthoptiste d'effectuer certains de ces actes mais il en assure l'interprétation.
Le bilan ophtalmologique comporte de nombreux examens :
- mesure de la réfraction et de l’acuité visuelle
- examen à la lampe à fente (analyse de la surface oculaire après instillation de fluorescéine, de la cornée, de la chambre antérieure, du cristallin…)
- tonométrie : la mesure de la pression intra-oculaire est faite par tonométrie à air, souvent utilisée en dépistage de l'hypertonie oculaire en cabinet de consultation. Une mesure par tonométrie à aplanation de Goldman, qui nécessite un équipement technologique plus important confirme le diagnostic
- mesure de l'épaisseur de la cornée (pachymétrie) : une cornée de fine épaisseur est un facteur de risque du glaucome
- examen de l’angle d’écoulement du liquide intraoculaire (ou humeur aqueuse) par gonioscopie
- observation de la tête du nerf optique (appelée papille optique) par ophtalmoscopie (fond d’œil) ou tomographie par cohérence optique (ou OCT)
- évaluation du champ visuel. Cet examen met en évidence le retentissement des lésions du nerf optique et sa progression. Le glaucome se caractérise en effet par une atteinte progressive et irréversible du champ visuel, d’abord périphérique (sur les côtés et près du nez ) et longtemps non perçue. La perte du champ visuel peut s’étendre ensuite vers la partie centrale.
Des examens radiologiques peuvent être parfois utiles, comme l’IRM en particulier.
L’hypertension intraoculaire n’est pas synonyme de glaucome
Toutes les hypertensions intraoculaires ne provoquent pas de glaucome.
Inversement, certains glaucomes primitifs à angle ouvert se développent avec une pression intraoculaire dans les limites de la normalité (on parle de glaucome à pression normale).
